04-01-2024, 21:37:37
Bonjour à tous, meilleurs vœux pour la nouvelle année et merci aux administrateurs.
Jean-Pierre
Mon prénom est Jean-Pierre et je vous salue tous, mais je n'arrive pas à poster mon message de présentation et la fenêtre pour écrire est quasi introuvable et ridiculement petite !
Je tente un copier-coller de mon fichier Word… on verra bien.
C’est donc une 780, le 2 litres essence 16 s, turbocompressé. Première immatriculation en février 1991, c’était une première main et nous l’avons depuis 2001 et personne dans la famille ne s'en est lassé : elle avait parcouru 100.000 km, aujourd’hui, elle a passé les 300.000…
Prenez une tasse de café (ou un whisky ! à cette heure tardive !), je suis bavard quand il s’agit de parler de nos chers moteurs à explosion et me permets, en plus, un petit retour en arrière.
N’ayant jamais circulé qu’à moto, j'ai toujours eu beaucoup de mal à être séduit par les voitures, les caisses, les fiottes, en somme… mariage et deux enfants obligent, j'ai failli basculer sur le side-car. Tout le monde n'étant pas d'accord, il a bien fallu que je me décide à trouver un quatre roues (beurk...).
Mes critères de choix étaient assez restrictifs, soit, par ordre d'importance :
1) propulsion,
2) agilité en virage,
3) freinage,
4) poids raisonnable,
5) un peu de puissance,
6) coupé,
7) ligne originale.
Le tout moyennant un investissement équivalent a une petite berline neuve.
Après mûre réflexion et moult lectures, une seule, à mes yeux, répondait à ses critères : la fameuse Porsche 911 3,2. Au premier essai, ce fut une révélation : quel engin ! une machine à accélérer, freiner et virer, tout comme une moto.
Le choix était désormais simple : c'était soit la 911, soit un side-car : tout le monde a trouvé que la 911 était extrêmement logeable et confortable (épouse et enfants, mais si, mais si !) par rapport à un side... Alors va pour une 911 Targa de 1985 (boîte 915), acquise en mars 99 (elle avait 13 ans, 130.000 km, 130.000 francs, un signe ?) que j'ai équipée d'un porte-paquet sur le capot moteur. Les enfants étaient encore petits ... tout allait bien.
Je ne vais pas plus vous parler de la "Porschette", (surnom que nous lui avons attribué en remplacement de l’original que nous trouvions un peu « snob » - je n’aurais jamais imaginé rouler en Porsche ! voiture de « kékés » à mes yeux ignorants mais, oh ! combien je me trompais !), ni vous parler des grands voyages que nous avons faits avec à travers l’Europe, cela prendrait des pages et des pages : arsouilles, balades tranquilles sur le couple, longs voyages... nous sommes même partis à la neige avec (j’ai envisagé d’installer des balais essuie-glaces sur les vitre latérales… !) une infatigable rouleuse qui ne doit connaître, pour lui rendre hommage, QUE les routes viroleuses ! Et ma fille aînée a fait sa conduite accompagnée avec ! l’arrivée, avec elle au volant, devant l’auto-école et l’inspecteur du permis de conduire, a fait son petit effet...
Laissez-moi seulement vous dire que feue mon épouse (feue, malheureusement, elle est partie en 2009, succombant à ce put. de crabe auquel elle a tenu tête pendant quinze ans) qui ne conduisait pas, même si elle avait son permis, et qui déclarait haut et fort qu'elle détestait les voitures, que ceux qui s'y intéressent sont des beaufs et qu'elle préférait le train...) est devenue une aficionado de la 911 ! Elle disait que c'était la seule voiture à lui donner un tel sentiment de sécurité (et pourtant, on n'amusait par le terrain, non pas tant en vitesse de pointe, mais plutôt chaque fois que des virolos pointaient le bout de leur nez).
Et figurez-vous que, grâce à la 911, elle s'est remise à conduire ! elle nous gratifiait de 1ère / 4ème au démarrage en faux plat, le 3,2 ne bronchait pas, ou à peine…
Puis nos deux enfants ont grandi ... et la tête de ma grande fille atteignait la lunette arrière ...
Il fallait donc faire quelque chose.
Ainsi, ai-je cherché un gros coupé avec quatre vraies places, répondant à mes fameux critères : 1) propulsion, 2) agilité en virage, 3) freinage, 4) poids raisonnable, 5) un peu de puissance, 6) coupé, 7) ligne originale.
Je me suis vite rendu compte qu'il fallait que je fasse des concessions, notamment sur les critères n°2) « agilité en virage » et, n°4) « poids raisonnable ».
Le budget était limité, car il n'était pas question de se séparer de la Porschette.
J'ai pensé d'abord à un coupé Mercedes 300 mais ai vite été refroidi par les prix demandés (à mon avis totalement exagérés). Et sa ligne est lourde.
La ligne du coupé BMW 635 CSI, qui m'intéressait, avait mal vieilli à mon goût.
Le coupé 504 Peugeot V6 est magnifique, mais trop vieux et trop petit.
Le coupé Jaguar est un peu ostentatoire à mes yeux et douteux sur la fiabilité.
Que faire ?
Je tombe sur une petite annonce 780 16V Turbo avec photo ... je ne connaissais même pas le modèle ! Elle était de février 1991, affichait 100.000 Km (distribution refaite) et on en voulait 60.000 francs... alléchant... Le vendeur était un retraité habitant dans les Pyrénées (...je suis parisien...) ; il donne confiance au téléphone.
La même semaine dans un autre journal (alors qu’elles sont plutôt rares) une autre annonce 780 16V Turbo, mais avec deux ans de plus, 50.000 Km de plus et 150.000 francs ! (...cela confirme ce qu’on lit sur la Toile : c'est manifestement la jungle dans la cote !). Le vendeur, un peu hâbleur, ne me fait pas bonne impression au téléphone.
Va pour celle des Pyrénées, que je descends voir avec ma femme depuis Paris, toujours en Porschette (encore une occasion de faire un magnifique voyage, sur trois jours, en posant la gomme le moins possible sur les autoroutes, tradition motarde oblige).
La 780 était magnifiquement entretenue, le vendeur d'origine suédoise était très sympathique et manifestement maniaque ; il avait 3 autres Volvos et 2 Jaguars, toutes dans un splendide état. Son épouse trouvait que le garage était un peu encombré...
Il avait même acquis une 5ème jante en alu pour la 780 et remplacer la roue de secours en tôle !
La voir en grandeur nature a confirmé les impressions que j'avais eues sur les photos : la ligne est, à mes yeux, splendide, très originale par rapport à la production actuelle, très distinguée mais sans la frime d'une Jaguar, très affinée par rapport à la 760, pas vieillie, ...bref, Monsieur Bertone avait très bien travaillé.
J'ai pu examiner la voiture sous un pont chez son concessionnaire : le dessous est gras, même très gras. Le vendeur me propose, à ses frais, de changer les joints moteur [ce qui a été fait mais n’a pas vraiment amélioré les choses ; j’ai même fait changer le joint de l’overdrive, sans grand succès non plus ; depuis, c’est réglé : changement d’un joint peu accessible qui a entraîné la dépose de l’embrayage, changé au passage.]
J’ai pu évidemment l'essayer.
L'affaire fut conclue pour le prix demandé, le vendeur étant intraitable. J'ai remonté la 911 à Paris et suis redescendu un train pour prendre possession de la Volvo.
La remontée depuis les Pyrénées via le Massif central, a donc été mon premier contact : un long et magnifique voyage d’une traite, seul dans la voiture, avec une très longue partie sur nationales sinueuses, dont 100 Km sous la pluie, puis l'autoroute à partir de Clermont-Ferrand : idéal pour se faire une idée précise du comportement.
Il est certain que ça change d'une 911...
Le poids est conséquent, fichu poids qui freine les accélérations, allonge les freinages, force les appuis, en rend délicat les changements, vous sort des virages et vous donne l'impression, quand on accélère le rythme, de tout abîmer.
Mais, à condition de bien soigner la mise en appui et le choix de la trajectoire, de façon à ne pas avoir à en changer, la vitesse de passage en virage est très correcte, supérieure à bien des tractions modernes, et la puissance tout à fait suffisante pour contrer la force centrifuge et s'extirper du virage avec brio.
L'effet propulsion est bien là, très agréable.
Les grandes glissades au lever de pied sur chaussée humide (j'ai essayé, évidemment ! pour voir...) sont sans surprise et la répartition des poids + la puissance + la propulsion, les rendent "saines" et très contrôlables. Attention toutefois à l'excès d'optimisme : le poids finit toujours par gagner. Elle s’est mise une fois à « l’équerre » sur un virage de raccordement d’autoroute... j’ai puisé en 1/10ème de seconde dans mes souvenirs de bouquins de pilotage, ai contre-braqué (jusqu’en butée !) ai maintenu les gaz et tout ce fichu poids a fini par se remettre en ligne droite...
Les mouvements de caisse ne sont pas négligeables mais les suspensions étaient d'origine ; depuis, j’ai changé les amortisseurs avant deux fois, puis les arrières, sans grande amélioration. Il faudrait la confier à un préparateur, mais ce n’est plus de son âge…
Le freinage est puissant, l'ABS pas très moderne mais efficace, et les disques, notamment avant, sous dimensionnés, ont été changés plusieurs fois.
Autre particularité géniale : l’autobloquant sur le pont arrière (je ne sais pas s’il s’agit à proprement parler d’un autobloquant, mais l’effet est le même jusqu’à 40 km /h) : sur route enneigée, je n’ai jamais eu à mettre les chaînes ! là ou bien des tractions ne passaient plus. Une seule fois, pour finir la côte jusqu’au chalet, j’ai demandé à femme et enfants de s’asseoir sur la malle arrière pour passer une épingle… on a fini sans chaîne, ni aide…
Le confort est tout simplement royal et la sono, très correcte pour l’époque (H.P. améliorés tout de même), à tel point que feue mon épouse l’avait surnommée « le salon anglais ». Les enfants dormaient et les kilomètres défilaient sans la moindre fatigue.
Bref, question confort, elle est suréquipée.
A propos de la sono, il n’y a évidemment pas de lecteur CD ; j’ai donc opté pour un baladeur CD + une cassette SONY relié par un fil à la sortie du baladeur : cela fonctionne très bien. Je regrette un peu l’absence de RDS sur la radio mais pas question de toucher à l’ensemble d’origine.
Feue mon épouse était contente (ce qui était quand même l’essentiel) et ne tarissait pas d’éloge ; elle disait s’y sentir en sécurité et, de ce point de vue, la préférait quand même à la Porschette, surtout pour les enfants. Il faut dire que, il y a longtemps, nous avons échappé de peu, grâce à un brusque et violent évitement que la 780 a parfaitement supporté, à un monstrueux carambolage avec un 30 tonnes derrière nous et que je n’aimerais pas me faire percuter par l’arrière avec la Porschette, car entre le moteur et les enfants, il n’y a vraiment pas grand chose...
Les deux défauts que je lui trouve sont les suivants (mais le premier est très subjectif) :
1er défaut : je n'aime pas les moteurs turbo-compressés. Ils me donnent toujours la désagréable impression de les "forcer" et, surtout, poids et 2 litres de cylindrée obligent pour la 780, le frein moteur est inexistant, sauf à tomber les rapports à 4.000 tr/mn...
J'aurais préféré un bon vieux 3 litres (j’ai eu longtemps une Alfa 75, type américa, 3 litres, un magnifique avion de chasse de voyou…), voire plus, mais je n'ai pas de regret puisqu'il parait que celui qui équipe la 780 est aussi anémique, avec ses seulement 170 cv, que gourmant.
Cela étant, le 2 L. 16 V Turbo de 200 cv semble infatigable et les côtes d'autoroutes peuvent se finir à des allures très, très largement prohibées.
La consommation est raisonnable (10 à 12 l./100), sans doute en raison de la conception moderne du moteur, de l'aérodynamisme de la voiture et de la présence du correcteur d'assiette automatique qui permet de conserver une assiette identique quelque soit la charge. Outre que cela améliore l'aérodynamisme en charge, et donc la consommation, il permet aussi de ne pas ressembler, par exemple, à une Renault 25 en plein exode...
Je m'y suis donc habitué, même si, en dessous de 3.000 tr/min, il ne se passe pas grand chose, or, justement :
2ème défaut : il y a un « trou » important entre le 2ème et le 3ème rapport. Le choix du rapport est donc important sur route de montagne et il ne faut pas hésiter, en conduite dynamique, à rentrer très tôt le 2ème rapport en entrée de virage, même peu serré, sinon il n'y a plus rien sous le pied pour compenser ce fichu poids et cette fichue force centrifuge (j’ai entendu dire que l’on peut jouer sur le réglage du Turbo pour que le couple arrive plus bas ?).
Voilà pour les défauts, le premier étant simplement une affaire de goût.
Au rayon des pépins, rien de grave à signaler en 20 ans :
- changement du radiateur légèrement fuyard,
- réfection plusieurs fois de la distrib,
- câble de commande d’ouverture du coffre cassé (belle addition de main d’œuvre…)
- problème de siège électrique passager qui ne fonctionnait plus du tout : belle facture.
En conclusion (ouf ! il a fini de bavarder !) je suis devenu un Volvo780Man inconditionnel, et même un VolvoMan tout court, même si, comme les Alfistes, je considère que les Volvo ont disparues avec l’adoption de la traction.
Elle a aujourd’hui plus de 300.000 Km, et n’est pas à vendre…
Enfin, ne ressentons-nous une petite satisfaction un peu coupable, dans le fait de rouler dans une voiture que l’on ne rencontre jamais sur les routes ? Elle suscite saluts et pouces levés en pagaille. Quand on me demande ce que c’est comme voiture, je réponds que c’est une voiture qui n’existe pas … Quelqu’un connaît-il les chiffres de production ?
Mes enfants ayant beaucoup grandi et un chien ayant rejoint la famille, nous avons fait l’acquisition de deux portes supplémentaires sous forme d’un BMW 735 i (j’ai rêvé d’un beau 960 break en finition summum dernière génération, avec le gros moteur et la boîte méca, mais je n’ai pas trouvé et étais un peu pressé – j’en rêve encore…).
La 780 a coulé momentanément une retraite heureuse puis a repris du service une fois les enfants partis du nid, en subissant la concurrence soit de la moto, soit de la 911, qui sont toujours là, tapies dans le garage, à attendre leur tour.
Ma nouvelle compagne ne l’apprécie pas beaucoup : peur de tomber en panne avec une ancienne, consommation, encombrement, la clim en panne, la radio qui ne fonctionne plus, le siège passager électrique qui ne fonctionne plus, bruit d’air en haut des portières, etc., alors nous avons fait récemment l’acquisition d’un petit coupé BMW série 2 : encore une propulsion, encore un coupé… on ne se ferait pas ! Mais quelle bavarde ! elle me saoule !
La 780, mécaniquement parfaite, est actuellement à la clinique en Bretagne, chez un magicien, pour une remise à niveau esthétique et amélioration du confort, et pour affronter les 400.000 qui pointent leur nez ! (j’ai quitté le réseau Volvo depuis longtemps ! le jour où le concessionnaire me l’a rendue sans CT ! le chef mécano, un ancien sympa et qui avait un 780 diesel – il me jalousait – m’a dit que ces anciennes, voire « youngtimers », n’intéressaient plus les concessions : mais c’est tout de même l’image de leur marque, flûte !)
A bientôt sur le site ; je cherche à poster de photos, mais ce fut déjà une telle galère pour poster ce message (pardon aux administrateurs que je félicite pour le reste du site) que je verrai cela un autre jour !
780 Bertone 2 l. 16 V turbo essence février 1991 - 300.000 kms